Voilà déjà un mois que la pluie a déserté Addis Abeba. Elle a laissé la place aux soleils frais du petit matin, à la lumière violente du plein midi, aux étoiles brillantes du soir, à la poussière toute jeune encore, et au vent.
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Made in China
A Addis comme à Kinshasa, le monde qui nous entoure est aussi chinois qu’éthiopien.
Le Made in China est partout. Les batteries de vaisselle, les chaussures, les vêtements, les parpaings, les télés, les meubles, les draps sont chinois. Les fours et les frigos, les seaux, les ampoules et les vélos sont chinois. Prenez au hasard n’importe quel petit appareil électronique en plastique muni de loupiotes clignotantes : il a deux chances sur trois de venir de l’Empire du Milieu.
L’autre enfant
Un autre jour, un autre enfant.
Celui-ci a peut-être quatorze ans. Il est allongé de tout son long au milieu du trottoir d’une des principales avenues d’Addis Abeba, les bras le long du corps. Sa carcasse mince est raidie et secouée de convulsions, ses yeux sont révulsés. Il va mal.
Le danseur
Après la pluie. J’attends le minibus.
A une dizaine de mètres de moi, l’enfant danse sur le trottoir mouillé.
Hararimbaud
Harar ressemble un peu à une médina marocaine, dans laquelle on aurait déposé les commerçants d’un marché indien. Perchée dans les montagnes au-dessus de Dire Dawa, elle considère la vallée avec la fierté qui sied à son titre de quatrième lieu saint de l’Islam.
Werej Alleh
(à noter que les minibus avec des oreilles Nike vont plus vite que les autres)
Pour se transporter à travers Addis Abeba sans user ses semelles, tout nouvel arrivant est confronté à une alternative.
Le jeu des premiers jours
Passer la saison des pluies à Addis Abeba, c’est peut-être courir le risque de la détester un peu. Entourée de collines dont on ne voit jamais les couleurs sous le ciel maussade, la ville est grise, fraîche, bossue, humide et polluée. Il y pleut tous les jours, fort, plusieurs heures. Dans ces moments où les gouttes tambourinent sur le toit en tôle de notre maison d’accueil, je me demande si on n’aurait pas mieux fait de déménager à Brest où, au moins, il y a la mer.
Paris-Addis
Samedi 23 juillet, 8 heures du matin. Dans l’aéroport d’Amsterdam, personne ne chante. Déception.